Surfin’ on the egde
Arno de Cea & the Clockwork Wizards. Annoncé ainsi, ça fait vieille aristo, que nenni ! Voilà encore un trio bien décidé à faire des vagues ce soir. Et dès les primes secondes au vu du jeu massif de Lichen Boy, marqué par une gestuelle des plus amples – laissant au passage apparaître un autocollant explicite apposé au verso de sa 4-cordes – c’est un tsunami sonore qui s’annonce ! Adossés à une batterie à la frappe lourde, quoique teintée de jazz (si si !), les titres instrumentaux rappellent que l’on fait face à un vaisseau-amiral des Productions de l’Impossible.
À leurs côtés, Arno, le guitariste, est un indécrottable trublion gagné par la danse de Saint Guy (ou le twist ?). Tournoyant inlassablement sur lui-même, une jambe en l’air, la guitare coincée en dessous, bondissant sur les murs qui jouxtent la scène tout en assurant ses motifs teigneux et aigus, etc. l’homme est possédé par cette musique ancrée dans l’abyme de la surfmusic la plus rageuse possible. Kraken es-tu là ? Le temps fuse à grande vitesse tant est si bien que quand le groupe se retire sous de larges applaudissements, on a l’impression d’être abandonné au coeur d’une mer d’huile. Mais un rivage au loin se dessine, METZ !
© Benoît GILBERT